Si tu viens dans mon jardin...
Hommage à René Cousinier

René Cousinier dit "René la Branlette" raconte des histoires dans son cabaret à Pigalle.

Je ne connais pratiquement rien sur lui. Sinon qu'il est né en 1924 et qu'il est toujours en vie. Il a du sévir dans les années 1950 à 1980. Son cabaret était 4 impasse Marie-Blanche dans le 18ème (vers le haut de la rue Lepic).La messe de 11 heure - Cliquez pour agrandir

Il a pris sa retraite en 2000 et depuis le cabaret est fermé....


René nous a quitté en ce 19 avril 2007, à l'âge de 83 ans... Bon voyage...

J'ai trouvé deux photos de pochette de 45 tours de lui (cliquez sur la première pour l'agrandir).

Les morceaux ont été repiqués depuis des cassettes enregistrées depuis des vinyls. Donc :

Les cassettes "La Contraception" et "Nous les Gens du Midi" ont été repiquées par un internaute, Jean-Luc Farnaud que je remercie au passage.

La cassette "Le chameau, les Belges etc." a été repiquée par James Casanova que je remercie également.

Le disque "histoires de rires" a été repiqué par Estelle Falik que je remercie de même.

Soyons sérieux

Ces disques étant rigoureusement introuvables dans le commerce, je ne mange le pain de personne en les publiant. Si par hasard un éditeur les ressort en CD qu'il me le signale ! Je placerai volontiers un lien sur son site, j'en achèterai un exemplaire pour moi, et ne placerai que de courts extraits.


Le spectacle de René Cousinier

Cet article m'a été rapporté par un internaute, Patrick Lautrette de Nice, que je remercie vivement.

René Cousinier était (est ?) un pied-noir d'Algérie qui après avoir sévi à Marseille a connu le succès à Paris.

De solides connaissances médicales (il était allé au minimum jusqu'au diplôme de biologiste puisqu'il a eu la possibilité d'ouvrir un cabinet) et psychologiques, maîtrisant les principales religions (il était sûrement juif, avec le recul suffisant pour s'en moquer comme des chrétiens ou des musulmans), il avait beaucoup voyagé et observé les moeurs de ses contemporains.

Son spectacle mêlait histoires drôles, coups de gueule et digressions philosophico-psychologiques sur tous les sujets, avec le bon mot au bon moment pour pouvoir parler des sujets les plus graves... il est l'exemple parfait du fait que l'on puisse rire de tout mais pas avec n'importe qui (j'y reviendrai).

Tout y passait, de la guerre des 6 jours au comparatif des trams en Europe en passant par la pose du diaphragme et les perroquets sans griffes...

Le spectacle :

Au 4 impasse Marie-Blanche, il n'y a rien... pas de plaque, pas d'enseigne... une impasse douteuse ou les gens s'agglutinent et ou les habitués rassurent les nouveaux, persuadés d'être tombés dans un coupe-gorge ! Les plus amusants sont ceux qui ont entendu parler du cabaret et qui se sont habillés comme pour l'Opéra, ils sont mis dans l'ambiance dès 22h quand une porte métallique style transfo EDF s'ouvre et qu'un monsieur, un peu fossoyeur triste, nous invite à entrer dans une salle d'une soixantaine de places avec des tables, quelques chaises et surtout des bancs avec obligation de se mettre, je cite, "bite à cul" ou "clitoris à cul" avec le voisin...

On ne paye pas l'entrée mais les consos, pas très chères d'ailleurs, si ma mémoire est bonne ce devait être 20 francs le coca, le service est assuré par le monsieur de l'entrée (qui décèdera vers 1984) et la dame du vestiaire.

Devant nous la scène immense, environ 1m² dont la moitié occupée par un synthé, et arrive René qui commence à jouer un morceau de sa composition sur les embarras gastriques (ça va être dur d'éviter certains mots mais je vais essayer !) en disant que le spectacle proprement dit commencera plus tard, avec les femmes à poil, les éléphants (vous voyez que Bigart n'a rien inventé)...

Il commence à parler de tout et de rien et teste la salle... malheur à vous si vous n'accrochez pas à son humour ! Vous allez passer la pire soirée de votre vie, tous les sarcasmes et les critiques seront pour vous ! il avait l'habitude de dire à certains spectateurs que ce devait être un ennemi qui les avait envoyés chez lui.

Sur mes 8 visites pendant lesquelles mes convives et moi-même avons pleuré de rire et roulé sous la table (je me suis même décroché la mâchoire une fois, je croyais que ce n'était qu'une expression...), un seul de mes invités n'a pas aimé le spectacle (j'aurais dû me méfier, mais c'est une cousine que je connais peu) et évidemment nous étions au premier rang... elle s'est fait chambrer toute la soirée et elle m'en veut encore !

Le spectacle était en 2 parties :

Voilà, j'entrerai dans les détails des sketchs plus tard mais le décor est posé, j'espère que vous cernez mieux le personnage et que je vous ai donné envie de continuer vos recherches sur cet homme profondément humain, tolérant, gentil, sans prétention, pas macho, qui faisait un spectacle adapté à la salle et n'hésitait pas à rester avec vous après le spectacle si votre tête lui revenait.

La branlette

Un soir où nous n'étions que 4 clients, il nous a raconté le pourquoi de "la branlette" :

Au début de sa carrière une prostituée de ses amies (!!!) lui a affirmé qu'elle faisait jouir ses clients en un temps record, ce qui lui évitait de s'éterniser.
Elle lui proposa d'essayer dans son cabaret et c'est ainsi que tous les soirs il repérait un gars gratiné pendant le spectacle, à la fin ils faisaient monter le gars sur la table, la demoiselle lui faisait sa petite affaire et ils lui payaient le coup, tout le monde était content ...
Sauf un jour où il se produisait à Pau, dans un cabaret, et avant le spectacle il prenait un verre au bar avec son producteur ; entre alors une de ses victimes parisiennes ! Le gars le voit, s'approche de lui et demande si c'est bien René Cousinier. Le producteur ravi lui dit que oui, bien sûr, et le gars se met à crier dans tout le cabaret :
"Eh, les mecs, ce gars là il est super ! Il raconte des blagues toute la nuit, on vous b..., et on vous offre le coup !".
C'était sympa, mais René ne savait plus où se mettre...


Si vous avez plus de renseignements n'hésitez pas à me contacter !

Commentaires, oublis etc. écrivez-moi

Merci à Sam C. et à Jean L.

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